Yoga

  • La Vigilance

    Yoga et vigilance

        La vigilance est mouvement et ouverture

        La vigilance , c'est un état d'éveil tranquille. Etre conscient de tout, à l'intérieur comme à l'extérieur, et de la connexion profonde entre les deux. Dans une grande détente, acceptation, sans mot, de tout ce qui est, tout ce qui est en train d'advenir, maintenant. La vigilance n'est pas un état d'alerte, teinté de défiance. Ce n'est pas "attention!". "Attention !" est un des grands mots du commentateur intérieur, celui qui a intériorisé tous ces "attention!", entendus, puis répétés, toujours à mauvais escient. Il n'y a à faire attention à rien. Il y a à être éveillé à tout.

       À être trop attentif, le mental pourrait se crisper. Être focalisé sur un point et tout l’immense rayonnement autour restant hors conscience, dans l’ombre. Comme le prisonnier dans la caverne de Platon, fixant des ombres, expert en illusions. L’idée de concentration est proche de cette coloration de crispation et de rétrécissement.

        L’attention, dans une coloration d'état d'alerte, de concentration sur un point, nous vole des instants, des facettes de  notre vie. La vigilance, l'éveil, nous ouvrent à tout. Se réveiller, tout simplement, pour accueillir la nouveauté inconnue de chaque seconde. Plonger, en toute confiance, dans un état d'inattention conscient. En exploration sous-marine. La vigilance est détente, mouvement. Danser et respirer avec le monde.

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  • Pourquoi méditer. Ou pas

    Méditation

    Je ne veux pas écrire, ici, un article sur les bienfaits de la méditation.

      En fait, je ne crois pas qu'il y ait  des bienfaits engendrés par la pratique de  la méditation. La méditation ne fait pas du bien.

      Tout au plus, on peut s'aventurer à dire  qu'il semblerait que la pratique de la méditation pourrait quelquefois transformer (pas toujours, on peut souvent observer certains cas de sclérose, de fossilisation, même). D'autres fois (encore beaucoup plus rarement mais ceci devient, rapidement, le but des pratiquants réguliers ou même du novice déterminé) : faire basculer tout à fait la vision du monde et faire Un avec celui-ci.

      Je voudrais simplement explorer quelques pistes autour de cette question :

       Pourquoi s'asseoir, pour méditer, une, deux fois, six fois par jour?

       Pour un quart d'heure, une demi-heure, une heure, quatre heures?

       Swami Prajnanpad a dit, un jour,  à ce propos, à l'un des ses élèves : "Non, ne faites pas de méditation. Cette recherche d'une conscience lucide continue est en elle-même une méditation. La méditation, ce n'est pas rester assis à la même place comme une vache. Non. Vous devez avoir une conscience lucide".

       Voilà qui est direct et semble donner une réponse claire à la question.

       Toutefois, Swami Prajnanpad, questionné par le même élève (ou un autre élève), un autre jour, à propos de la méditation, lui donnait des indications précises sur la nature de la méditation et la manière de procéder. Et aussi, sans être questionné, lui recommandait de trouver un moment dans la journée, toujours à la même heure, pour relaxer complètement son corps et son esprit.

       Il n'y a pas de réponse définitive, dans ce domaine, et pas de réponse identique pour chaque personne. Pas de recette pour l'Eveil. Nous entrons dans un domaine où le paradoxe doit être cultivé , si nous ne voulons pas que la méditation devienne un nouvel exercice pour se  rétrécir encore davantage dans nos certitudes

       Dans la Voie du Zen, méditer, faire zazen, c'est le Chemin même.

       Dans d'autres voies, la méditation est l'un des outils, parmi d'autres, dans ce qui est identifié par l'aspirant comme un chemin vers sa Libération et la Réalisation de Soi.

       Dans les débuts d'une pratique, de yoga ou autre, la méditation est quelquefois employée comme un outil de bien-être, pour se calmer, se concentrer, s'ordonner, au même titre qu'une quelconque technique de relaxation, et elle remplit, souvent, de façon très satisfaisante, le rôle qui lui est ainsi attribué.

       Que faire et décider, donc, pour soi-même ? Comment comprendre la place que l'on veut faire (ou pas ) à la pratique de la méditation dans sa vie?

       Dans ce genre de domaine, force est de constater que, la plupart du temps, on ne choisit rien, réellement. De méditer ou pas, et quelle technique de méditation on va décider être la plus juste pour la mettre en pratique.

       Les opportunités se présentent, comme divers messagers, où l'on est, en réalité,  à la fois l'expéditeur et le destinataire, et l'on est attiré, absorbé, intéressé, ou l'on passe à côté sans s'arrêter, et  tout semble une affaire d'histoire, de sensibilité personnelle ( de karma, de destinée, dans une autre perspective ou, dans une autre perspective encore, de coloration du rêve personnel).

       Si l'on ne choisit rien, réellement, pourquoi se questionner, alors?

       Quelques pistes encore.

       Ne pas confondre nager avec le courant et s'enfoncer dans la torpeur et la paresse.

       Peut-être qu'il n'est pas nécessaire de méditer pour se réaliser pleinement, selon la représentation que l'on se fait, à chaque nouvel instant, de ce qu'est cette complète réalisation, ou selon les tentatives que l'on fait de n'en avoir aucune représentation.

      Peut-être bien, même, que cela ne sert à rien. Cela arrangerait bien ma paresse.  : "je n'ai pas envie de méditer, je n'en ai pas le courage" se transforme en un confortable : "je n'ai nul besoin de méditer". Cela arrange bien ma vanité qui prétend que je n'ai nul besoin de cela pour exercer ma vigilance au quotidien : je suis trop fort dans ce domaine.

       Vigilance, sensibilité à tout ce qui est, à l'intérieur de moi, à l'extérieur de moi. Observation, curiosité, analyse ; goûter, explorer, découvrir.

       Goûter la texture exacte qui constitue mon chemin, jusqu'à m'apercevoir qu'il n'y a pas, réellement, de chemin et que tout est déjà là.

       Mais ce serait une fausseté de réciter ceci,  qui ne serait qu'une idée et un rêve de plus, me voilant, me volant, donc, encore davantage, la Réalité, avant de l'avoir expérimenté, goûté par moi-même, perçu, senti, vu.

      Alors : observer, expérimenter, si la méditation est, ou non  pour moi-même, exactement tel que je suis maintenant, un outil de grande valeur pour muscler ma capacité de vigilance. Suis-je vraiment capable, aujourd'hui, maintenant, de pratiquer cette vigilance au quotidien sans, quelquefois, m'asseoir sans autre objet d'observation que moi-même?

       Donc, chaque jour, s'asseoir, pour faire un peu de rien, expérimenter, examiner, en toute honnêteté et avec une sensibilité très aiguisée, vraiment, si cet outil m'appartient, dans ce que je peux encore ressentir aujourd'hui comme étant une Voie. En évitant de laisser la paresse, la vanité, les habitudes mentales, préconçus et autres croyances (que je pourrais prendre pour des réflexions), ou même un autre (serait-ce un Autre que j'aurais décidé d'appeler Maître),  répondre à la place de ma sensibilité.

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  • La séance de yoga : un collier de perles

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    La séance de yoga est un collier de perles. Le fil qui relie ces perles est le souffle. On enfile perle après perle, chacune est précieuse. 

    Une séance de yoga débute par la conscience du souffle. Juste la conscience de la respiration naturelle.  L'observation de celle- ci nous centre et nous relie aux autres. Plus on l'observe, plus son rythme se modifie, la coloration du mental change. Il se crée comme un sas par rapport à l'activité qui a précédé.  Le fonctionnement de l'être change. La pensée se convertit en sensation et en présence. 

    Puis, on active cette respiration. Prenant appui sur la respiration naturelle,  on ouvre progressivement la cage thoracique,  puis on équilibre l'expiration avec l'inspiration. Le corps et l'esprit se remplissent d'énergie nouvelle, et s'épurent des fatigues, tensions, préoccupations habituelles. Le voyage commence.

    Sur ce fil d'Ariane de la respiration consciente, contrôlée, tonique, chaque perle qui va succéder à l'autre sera aussi précieuse.  La respiration viendra leur donner toute leur valeur unique.

    Commencer à tonifier le centre, coccyx, sacrum, bas-ventre. Les premiers exercices de préparation,  prendre la température de son corps,  le saluer. La salutation au soleil, un ballet synchronisé, ensemble. Les postures, entrer dans la posture, tenir la posture, sortir de la posture. Postures allongées,  assises, debout. Les défis : je peux, encore plus loin, pas plus loin. La recherche  : comment aller plus loin avec ce corps d' aujourd'hui, le mien,  comment l'écouter,  l'aimer. Retour au calme.  La relaxation. Le réveil. S'asseoir de nouveau.  Se lever. Sortir de sa salle de pratique. Prendre congé. Ne négligeons aucune de ces perles, sinon le collier sera imparfait. 

    Pendant tout ce temps, la conscience de la respiration nous aura souten.u.es, emporté.e.s vers de nouvelles contrées. Et nous ressortons avec un collier plus subtilement ciselé. 

    De même, nouer ses lacets avec attention peut être aussi important qu'une belle sortie très attendue.

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